Dans son ouvrage « Mémoire et traumatisme », le neuropsychologue Francis Eustache expose les résultats de ses recherches sur les attentats du 13 novembre 2015. En explorant les interactions entre mémoire individuelle et mémoire collective, lui et ses collègues offrent une nouvelle perspective sur le traumatisme psychique et ses implications sur la mémoire, dans un contexte marqué par l’évolution des moyens de communication.
L’Influence Déterminante des Émotions
Impact Majeur sur la Mémoire
Les émotions jouent un rôle crucial dans la formation de la mémoire. Une situation neutre engendre peu de souvenirs, tandis qu’une émotion forte, qu’elle soit positive ou négative, marque profondément la mémoire. Cependant, une émotion trop intense, notamment dans les situations traumatiques, peut perturber la capacité de mémorisation.
Les Raisons de la Perturbation
Le Rôle du Système Nerveux Autonome
Plusieurs facteurs expliquent la perturbation de la mémoire lors d’une forte émotion. L’activation du système nerveux autonome, régulant les réponses physiologiques au stress, est l’un d’eux. La sécrétion d’hormones comme l’adrénaline et le cortisol influence l’encodage et la récupération des événements, tandis que l’attention capturée par l’émotion peut détourner la focalisation, entraînant des lacunes dans le traitement des informations.
La Fiabilité de la Mémoire
Un Défi à la Confiance
Dans de telles circonstances, la confiance en la mémoire est mise à l’épreuve. Les émotions intenses peuvent altérer ou fragmenter les souvenirs, conduisant à des distorsions. Cependant, ces émotions peuvent également renforcer la mémorisation d’événements marquants. Reconnaître la subjectivité de la mémoire, notamment en période de forte émotion, est essentiel tout en gardant à l’esprit que chaque souvenir n’est pas nécessairement invalide.
