Chez l’homme comme chez la femme, la zone anale est très érogène mais encore faut-il savoir la stimuler… Conseils de professionnelles.
1 Française sur 2 aurait déjà pratiqué la sodomie selon une enquête menée par l’Ifop. Une autre étude menée par Slate.com démontrait que les femmes ayant eu recours au sexe anal avaient eu plus d’orgasmes. L’orgasme anal est source de nombreux fantasmes et d’autant d’interrogations. Les amateurs de cette pratique savent que le sexe anal et la sodomie peuvent amener à des orgasmes d’une intensité incomparable. Mais la sodomie est une pratique sexuelle qui demande que l’on prenne son temps. Elle nécessite un consentement et un respect mutuel ainsi qu’une confiance totale des partenaires l’un envers l’autre.
Pourquoi l’anus peut donner du plaisir ?
« L’anus est une zone très vascularisée avec une peau très fine ce qui en fait un endroit très sensible à la caresse, au toucher » informe Nathalie Giraud Desforges, sexothérapeute, thérapeute de couple. « En outre, il possède des capteurs réceptifs : cette richesse en terminaisons nerveuse explique que cette zone soit très érogène. » « On peut atteindre l’orgasme grâce au nerf pudendal qui innerve, entre autres, la zone génitale. Il stimule en même temps le clitoris » ajoute la sexologue Diane Deswarte. L’anus est aussi très proche du vagin chez la femme et chez l’homme la pénétration de l’anus masse la prostate, ce qui participe au plaisir ressenti. « Lors d’un rapport hétérosexuel, l’anus est aussi une zone de tranquillité car il n’y a pas de risque de grossesse » souligne Nathalie Giraud Desforges. Cela peut faciliter le lâcher-prise donc le plaisir ! Enfin, ne pas oublier que « la zone érogène n°1 est le cerveau » rappelle Diane Deswarte. « Il peut ainsi y avoir dans le sexe anal un plaisir psychologique lié à une digression ou par liberté ou même par soumission. »
La dilatation en prélude à la pénétration
La zone anale, très vascularisée et très riche en terminaisons nerveuses, peut amener du plaisir mais aussi une douleur très importante. « Il existe deux petits muscles anaux à l’entrée de l’anus qui maintiennent cette zone fermée. Ils forment comme deux anneaux qui enserrent de conduit. Si l’anus n’est pas dilaté et que le passage est forcé, la douleur peut être intolérable » prévient Nathalie Giraud Desforges.
La force est l’ennemie de la sodomie.
Avant d’insister sur le fait que « la force est l’ennemie de la sodomie et qu’il ne faut pas rentrer d’un grand coup dans l’anus ». Avant de pénétrer l’anus, celui-ci a donc besoin d’être ouvert puis dilaté. Comment ? « En massant, en caressant et en tapotant l’entrée de l’anus avec le pouce, avec la langue (anulingus, ndlr) ou en caressant avec le pénis » décrit la sexothérapeute. « Il faut y aller graduellement pour bien détendre cette partie avec le doigt ou la langue » décrit Diane Deswarte. Le consentement, la confiance mutuelle, le respect, le fait de le faire pour son propre plaisir et d’être réceptif à ce qui peut émaner de cette zone favorisent la détente et l’ouverture de l’anus.
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« L’orgasme peut arriver très vite »
Ensuite, ce sont les mouvements de va-et-vient qui vont créer la jouissance. « L’orgasme peut arriver très vite, plus rapidement que le plaisir vaginal profond car c’est une zone très vascularisée » souligne Nathalie Giraud Desforges qui précise cependant que la survenue plus ou moins rapide de l’orgasme anal dépend de chaque personne et surtout du niveau d’excitation. En revanche, il peut être « très vibrant » précise Diane Deswarte.
Lubrifier l’anus (qui ne l’est pas contrairement au vagin)
« L’anus est une zone sensible, faite originellement pour expulser. Il faut donc bien lubrifier la zone anale car elle ne le fait pas naturellement comme le vagin » rappelle Diane Deswarte, Il est important pour donner du plaisir et en éprouver lors de la sodomie, de lubrifier suffisamment l’anus. « Le lubrifiant à base d’eau classique n’est pas suffisant pour la sodomie, il est préférable d’utiliser un lubrifiant anal, qui a un aspect plus épais et qui sèche moins vite » informe Nathalie Giraud Desforges. Ce lubrifiant anal doit être mis en quantité importante, au moment de la dilatation et pendant les mouvements de va-et-vient. Notre experte vous conseille aussi l’utilisation d’un relaxant anal à base de plantes, par exemple de lavande qui assouplit les chairs. « Vous pouvez aussi vous préparer avec des bijoux d’anus, des plugs qui vont dilater et préparer la zone à la pénétration d’un doigt, d’un pénis, d’un sex-toy. » Cela peut être un jeu entre amants ! En revanche, elle déconseille totalement l’usage de crèmes anesthésiante à base de lidocaïne par exemple qui masque la douleur. Et de rappeler que « la douleur est notre alliée qui invite à dire stop, poser des limites et elle ne doit pas être masquée au risque que le corps envoie des messages de douleurs encore plus forts ».
