« C’est arrivé comme ça »…
« Je t’ai trompé, j’ai commis une erreur. » Voilà une phrase qui pose question. L’infidélité peut-elle vraiment être spontanée ? Pour Anne Dubois Dejean, conseillère conjugale et familiale, thérapeute de couple et famille et formée en sexologie, il vaut mieux parler de relation extraconjugale plutôt que d’infidélité ou d’adultère. La façon dont les intéressés nomment eux-mêmes la chose est d’ailleurs intéressante car cela ouvre une réflexion sur le sens de leurs actes et la nature de leur engagement.
Lorsque deux personnes s’engagent dans une relation, elles sont en quelque sorte liées par un pacte initial, plus ou moins explicite, dans lequel il existe des interdits moraux, comme celui de ne pas avoir de relations sexuelles avec une autre personne, mais aussi parfois de ne partager aucune intimité avec une tierce personne. « Certains actes sont vécus comme des infidélités, des trahisons, même si ce ne sont pas des relations intimes. Il peut s’agir, par exemple, de confidences que le mari partage avec une autre femme. Selon moi, l’infidélité a plusieurs visages : il faut différencier la relation extraconjugale au long cours de celle qui a lieu sur un coup de tête, et demeurera sans lendemain » confie-t-elle. Cependant, la souffrance du conjoint peut être aussi intense dans les deux types de relation.
« Tout commence par une accumulation de facteurs fragilisants »
Une relation extraconjugale spontanée, dont la personne qui la commet dira regretter vient, selon notre experte, répondre à un besoin pas toujours clair, à un moment bien précis, besoin qui ne relève pas toujours de ce qui se passe dans le couple officiel. « Tout commence par une accumulation de facteurs fragilisants. La personne est mal au travail depuis longtemps, elle vit une situation de stress intense ou des disputes à répétition… Puis un jour, une tierce personne fait preuve de compréhension, d’empathie, lui montre de l’affection, proposant un réconfort sous la forme de gestes ou de paroles agréables. Ce n’était pas planifié, mais le fruit d’une rencontre fortuite entre un ou deux mal-être et une personne apaisante. Finalement, cette infidélité peut être une manière désordonnée de répondre à des besoins négligés, même si d’autres solutions auraient été plus saines et plus efficaces en ce qu’elles auraient entraîné moins de souffrances » explique Anne Dubois Dejean.
Source : Journal des Femmes
