Pourquoi une femme pleure après l’amour ? Une psychologue lève le voile sur cette tristesse taboue
La majorité des femmes qui pleurent après l’amour n’en parlent pas.
Pleurer après l’amour n’est pas si rare, pourtant on n’en parle pas. Selon une étude publiée dans l’International Journal of Sexual Health, 33% des femmes ont déjà éprouvé, à un moment donné de leur vie, des larmes ou une tristesse inexpliquées après un rapport sexuel consenti, même de façon occasionnelle. Pour 10%, ce type de sentiments survient ponctuellement ou fréquemment. Quelles sont les causes derrière ce moment troublant ?
Pour la psychologue Marine Lefebre, « une femme qui pleure après l’amour vient de vivre un bouleversement. Quelque chose de fort s’est passé pour elle sinon elle n’aurait pas cette réaction émotionnelle. » Pleurer n’est pas « anodin ». Il ne faut pas laisser passer un évènement de ce type, sans essayer de le comprendre. « Mais c’est compliqué car souvent la femme a du mal à en parler ouvertement. Sauf si c’était des pleurs de joie » observe la spécialiste.
On peut pleurer après l’acte pour plusieurs raisons. Par exemple, pour évacuer un trop-plein émotionnel lié à l’intensité physique et psychologique du plaisir ressenti. Les émotions sont si fortes qu’elles débordent, le corps lâche prise, les larmes coulent. « On peut aussi pleurer à cause de la libération d’hormones qui crée l’orgasme comme l’ocytocine qui est l’hormone du lien et de l’attachement, la dopamine qui est l’hormone du plaisir. Ces fluctuations peuvent créer un déséquilibre émotionnel temporaire » explique le compte expert de la sexualité Leschroniques.fr sur Instagram.
En dehors de ces hypothèses, les pleurs peuvent aussi caractériser le réveil d’émotions négatives, passées ou présentes. Ressentir de l’anxiété, de la tristesse, de l’irritabilité voire de l’agressivité après l’acte porte un nom : la «
dysphorie post-coïtale ». « La femme souffre pour une raison ou une autre » poursuit Marine Lefebvre sur le réseau social Quora. « Elle peut avoir été déçue, être frustrée, en colère, ne pas s’être sentie respectée ou aimée, se demander ce qu’elle fait là. » Souvent, elle a du mal à s’exprimer pour expliquer ses pleurs. « Et si elle aime cet homme, elle pourrait laisser les choses en l’état et dire : « Je t’assure, ça va ». Alors que non ça ne va pas et ça se voit. La pudeur ou le désir d’éviter toute confrontation (voire conflit) prend le dessus sur la nécessité d’une clarification qu’elle cherche à éviter pour se protéger ou ne pas faire ce qu’elle pourrait estimer être du mal à l’autre. »
Source : Journal des femmes


