Licenciée pour avoir pris soin de son fils en détresse à Genève
Une femme de ménage licenciée après avoir pris deux jours pour son fils en détresse
À Genève, Rosa, employée de nettoyage depuis deux ans au Musée d’art et d’histoire, voit sa situation personnelle bouleversée. Son fils aîné a été hospitalisé suite à une tentative de suicide, ce qui l’a conduite à demander deux jours de congé pour lui rendre visite et organiser son suivi médical.
Malgré cette urgence, Rosa, qui travaillait pour la société de nettoyage LGE, prestataire du musée, a été licenciée peu après son retour au travail. La société a invoqué une « restructuration » pour justifier cette décision, mais ce qui choque, c’est que la rupture intervient après seulement deux jours d’absence pour raison familiale.
Les faits et le contexte
Le 1er septembre, le contrat de nettoyage du musée a été confié à LGE, qui a réengagé Rosa à 60 %. Elle souffre d’une maladie chronique et s’était déjà parfois mise en arrêt pour des raisons de santé. Le 24 octobre, son fils a tenté de se suicider et a été placé en soins intensifs. Rosa a alors demandé deux jours de congé pour lui apporter du soutien et organiser un suivi médical, conformément aux recommandations du thérapeute.
La société LGE a refusé cette demande, arguant que Rosa n’avait pas encore accumulé suffisamment de jours de congé. Elle a tout de même présenté un certificat médical pour justifier son absence. À son retour le 7 novembre, Rosa découvre une lettre de licenciement pour « restructuration », puis un second courrier évoque « trois absences distinctes ».
Réactions et controverses
Les collègues et représentants du personnel sont bouleversés. Près de 50 d’entre eux ont signé une lettre pour saluer la qualité du travail de Rosa et demander sa réintégration. Ils dénoncent une décision qu’ils considèrent comme abusive, surtout dans un contexte de détresse familiale.
Le syndicat interprofessionnel des travailleurs (SIT) demande l’intervention de la Ville de Genève, cliente de LGE. Son secrétaire, Thierry Horner, estime que le licenciement dépasse les limites acceptables lorsque l’employée est en difficulté. Le syndicat prévoit de saisir le Tribunal des prud’hommes pour contester cette décision.
Les positions de LGE et de la municipalité
De son côté, la direction de LGE refuse tout licenciement arbitraire. Elle met en avant le nombre d’absences de Rosa durant les deux derniers mois, qu’elle considère comme excessives. José-Luis Alvarez, directeur administratif, explique que la société doit distinguer problèmes privés et professionnels, et affirme ne pas pouvoir faire confiance à Rosa, qui n’a effectué que peu d’heures supplémentaires depuis son embauche.
La Ville de Genève, cliente de LGE, se dit choquée par la situation. Elle indique que le litige concerne une relation privée entre l’employée et l’entreprise de nettoyage. Cependant, le conseiller administratif Alfonso Gomez dénonce un traitement « scandaleux » réservé à Rosa lors d’un moment difficile.
En attendant la décision du tribunal, Rosa conserve un emploi à 40 % à la Voirie municipale. Elle témoigne de la difficulté qu’éprouve pour retrouver un emploi dans un contexte économique difficile.


