Le danger des cabines UV en hiver révélée par une nouvelle étude
Une nouvelle étude confirme le danger des cabines UV en hiver
Selon Santé Publique France, chaque année, entre 141 200 et 243 500 cas de cancers de la peau sont diagnostiqués en France. Plus de 85 % de ces cancers sont liés aux ultraviolets (UV). La Ligue contre le cancer rappelle qu’il existe deux principaux types de cancers cutanés : les mélanomes (10 %) et les carcinomes (90 %). Le mélanome est la forme la plus agressive, dont la fréquence a fortement augmenté ces dernières années, avec une hausse de +371 % chez les hommes et +189 % chez les femmes entre 1990 et 2018. La prise en charge de cette maladie constitue un enjeu majeur de santé publique.
Les risques liés aux appareils de bronzage artificiel
Outre le soleil, le recours aux cabines à UV constitue également un facteur de risque. Bien que l’on puisse être tenté de se faire bronzer en hiver, lorsque le soleil est moins présent, une nouvelle étude publiée dans la revue Science Advances le 12 décembre 2025 confirme la dangerosité de ces appareils. Selon les chercheurs, leur utilisation pourrait tripler le risque de développer un mélanome.
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont analysé les dossiers médicaux de 3 000 personnes ayant utilisé des cabines UV, comparées à 3 000 personnes ne les ayant jamais essayées. Parmi celles ayant fréquenté les cabines, 5,1 % ont développé un mélanome, contre 2,1 % dans l’autre groupe.
Une dégradation de l’ADN sur toute la surface de la peau
« Après ajustement pour l’âge, le sexe, les antécédents de coups de soleil et familiaux, l’utilisation des cabines de bronzage reste associée à un risque multiplié par 2,85 pour le mélanome » expliquent les auteurs de l’étude dans leur communiqué.
Les chercheurs mettent en cause des lésions de l’ADN présentes sur presque toute la surface de la peau. Les adeptes des séances de bronzage artificiel ont ainsi davantage de risques de développer un cancer, y compris sur des zones normalement protégées du soleil, comme les fesses.
Mutations de l’ADN même sans grains de beauté
Les scientifiques ont également séquencé l’ADN des cellules productrices de mélanine, appelées mélanocytes, provenant de trois types de donneurs : 11 patients habitués aux cabines UV, 9 personnes qui ne les utilisent pas, et 6 individus décédés. Résultat : les cellules des utilisateurs présentaient près de deux fois plus de mutations que celles des autres, y compris des mutations spécifiques au mélanome.
De plus, ces mutations étaient localisées dans des zones habituellement protégées du soleil, comme la peau saine sans grains de beauté. « Même sur la peau saine de patients ayant fréquenté les cabines, nous avons détecté des modifications de l’ADN qui sont des précurseurs du mélanome » précise le Dr Pedram Gerami, premier auteur de l’étude. « Cela n’avait jamais été démontré auparavant. »
Les chercheurs ont aussi constaté que, chez ces utilisateurs, les mutations dangereuses couvraient presque toute la surface cutanée, alors qu’en règle générale, seules environ 20 % de la peau sont endommagés par l’exposition solaire.
Des alternatives pour un bronzage sans danger
Si cette étude confirme le lien entre cabines UV et risque accru de cancer de la peau, elle montre aussi que les mutations liées au mélanome peuvent se développer rapidement, même sans exposition directe au soleil. Pour un bronzage en hiver, il est conseillé d’opter pour des autobronzants. Ces produits contiennent principalement de la dihydroxyacétone, qui réagit avec les acides aminés de la couche superficielle de la peau, sans pénétration ni dommage à l’ADN.
Pour un résultat optimal, il est recommandé d’exfolier la peau 24 heures avant l’application, afin d’éliminer les cellules mortes et toute trace de crème ou d’huile. Lors de l’application, utiliser un pinceau ou des gants jetables, et effectuer des mouvements circulaires en commençant par les jambes, puis en remontant vers le haut du corps. Il est aussi conseillé de demander de l’aide pour les zones difficiles d’accès comme la nuque ou le dos.
Après application, il est important d’hydrater régulièrement la peau avec une crème sans huile, comme celles à base d’aloe vera, qui favorise la régénération et la cicatrisation. Enfin, pour éviter l’effet orange, choisir une teinte adaptée à sa carnation.
Le mélanome, une menace sérieuse
Les mélanomes sont des tumeurs malignes qui se développent à partir des mélanocytes, les cellules responsables de la pigmentation de la peau. Dans plus de 90 % des cas, ils apparaissent sur la peau. Ils se manifestent souvent par un grain de beauté qui change rapidement d’aspect, ou par une nouvelle tâche brune qui apparaît.
En cas de doute, il est important de consulter un dermatologue. Si une suspicion est confirmée, une ablation de la lésion sera effectuée, puis analysée en laboratoire.


