Danger caché dans la cuisine
Alors que près d’un tiers des ménages français utilisent encore des cuisinières à gaz, une étude menée par l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée (TNO) a révélé que cette méthode de cuisson peut représenter un danger pour la santé. Les conclusions de l’étude ont été publiées le 8 novembre.
Une enquête paneuropéenne
L’étude a été commandée par l’ONG Clasp et l’association Respire et menée sur cinq mois par TNO. Des capteurs ont été installés dans 35 foyers en France, en plus de centaines d’autres répartis dans six autres pays européens (Pays-Bas, Italie, Espagne, Slovaquie, Roumanie, Royaume-Uni), où une grande partie de la population continue de cuisiner au gaz.
Surexposition au dioxyde d’azote
Les résultats sont alarmants : 53% des foyers français étudiés ont été identifiés comme surexposés au dioxyde de carbone, dépassant le seuil journalier recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce composant chimique peut provoquer divers problèmes respiratoires.
Selon Respire, des pics de pollution ont été observés, pouvant durer plusieurs heures, particulièrement si les appareils de cuisson étaient utilisés pendant de longues périodes. En moyenne, les limites journalières de l’OMS ont été dépassées pendant trois des 13 jours de tests.
Inefficacité des équipements de ventilation
Même les dispositifs censés atténuer la pollution, tels que les hottes aspirantes, se sont avérés inefficaces. L’étude a montré que les cuisines retenaient en grande partie le dioxyde d’azote, ce qui signifie que les polluants pouvaient se propager dans d’autres pièces de la maison.
L’OMS a averti que les enfants vivant dans des foyers équipés de cuisinières à gaz avaient 20% de risques supplémentaires de développer des maladies respiratoires, principalement en raison du dioxyde d’azote émis par la cuisson au gaz. Une étude antérieure de TNO a estimé que le nombre d’enfants atteints de symptômes d’asthme approchait dangereusement les 150 000 cas en France.
Nicole Kearney, directrice de CLASP Europe, a souligné l’importance de sensibiliser le public aux risques sanitaires associés à la cuisson au gaz et de fournir des ressources pour la transition vers des méthodes de cuisson plus propres et plus saines. Elle a également appelé les gouvernements à prendre des mesures pour lutter contre la pollution de l’air à la source et soutenir la transition vers des cuisines plus respectueuses de la santé publique.