Une étude menée par l’université de Nottingham, au Royaume-Uni, a révélé les périodes de l’année et de la journée où le risque de suicide est le plus élevé. Contrairement à l’idée répandue selon laquelle l’hiver et les jours gris augmentent le taux de suicide en raison de la dépression saisonnière, l’étude montre que le printemps et l’arrivée des beaux jours font en réalité partie des périodes les plus à risque.
Pendant six ans, les chercheurs ont analysé le comportement de plusieurs groupes de personnes, dont la plupart présentaient des tendances suicidaires. Certains participants avaient déjà fait une tentative de suicide, d’autres avaient exprimé des pensées suicidaires et/ou d’automutilation, tandis que d’autres n’avaient aucun antécédent. Les chercheurs leur ont posé des questions sur leur humeur, leur rapport au suicide et à l’automutilation.
Les résultats montrent que les pensées suicidaires sont plus élevées en décembre, mais il faut quelques mois pour que ces pensées se transforment en comportement à risque, lors d’une période appelée « point de bascule », qui correspond à la tentative de suicide. L’équipe de recherche explique également que les personnes atteintes de troubles de santé mentale ont besoin de plus de temps pour stabiliser leur humeur. De plus, l’étude a identifié que les comportements suicidaires sont les plus susceptibles de se produire entre 4h et 6h du matin. Une augmentation générale des pensées d’automutilation a également été observée au cours des six années d’observation.
Le Dr Brian O’Shea, responsable de l’étude, souligne : « Il peut être surprenant que le printemps, une période où l’on suppose que l’humeur des gens s’améliore, soit en fait la période de l’année où les gens sont le plus susceptibles de se suicider. Les raisons sont complexes, mais nos recherches montrent que les pensées et l’humeur suicidaires sont les pires en décembre et les meilleures en juin. Entre ces deux points, il existe un risque accru de comportement suicidaire, et nous pensons que cela se produit parce que l’amélioration graduelle de leur humeur et de leur énergie peut leur permettre de planifier et de s’engager dans une tentative de suicide. »