Avez-vous déjà ressenti une certaine détresse après avoir eu un rapport sexuel, même consenti et satisfaisant ? Des larmes, de la tristesse, de l’anxiété, voire de la honte ? Si tel est le cas, il est possible que vous souffriez de dysphorie post-coïtale (DPC), également connue sous le nom de « blues post-sexe ». Cette réaction, bien que surprenante, est en fait une réponse tout à fait normale du corps dans le cycle de la réponse sexuelle humaine.
Le cycle de réponse sexuelle humaine se compose de quatre phases : la phase d’excitation, suivie de la phase de plateau, de l’orgasme et enfin de la phase de « résolution », généralement accompagnée d’un sentiment de bien-être et d’une relaxation physique et psychologique. Chez les personnes souffrant de dysphorie post-coïtale, ce bien-être général est remplacé par un sentiment mélangé de mélancolie, de tristesse, d’anxiété, d’irritabilité ou même d’agitation.
La durée de la DPC peut varier selon les personnes et peut durer plus d’une heure chez certaines. Dans les cas les plus graves, les mots du ou de la partenaire ne suffisent pas à soulager les symptômes.
Les symptômes de la dysphorie post-coïtale se manifestent généralement par des crises de larmes, de l’irritabilité, une forte déprime ou encore de l’angoisse. Ces symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre et peuvent être différents chez les hommes et les femmes. La DPC est plus fréquente chez les femmes, qui sont plus susceptibles de s’inquiéter du sexe et de regretter les conséquences. Selon une étude publiée dans le Journal of Sexual Medicine en mars 2020, les femmes présentent plus fréquemment des modifications de l’humeur et de tristesse que les hommes. Elles peuvent également ressentir un sentiment de frustration ou d’inutilité. Les hommes, quant à eux, ont davantage tendance à se sentir malheureux ou à manquer d’énergie.
Chez 73,5% des participants à l’étude, les symptômes sont apparus après un rapport sexuel consenti. Chez 46%, ils sont même survenus après la masturbation. Plus globalement, 33% des participants ont ressenti des symptômes uniquement après l’orgasme.
Les causes de la dysphorie post-coïtale peuvent être multiples : hormones, stimulateurs mentaux tels que la mémoire, déclencheurs sensuels et physiques tels que l’odeur, la façon dont vous êtes touché, votre environnement, votre niveau d’énergie et votre état mental au moment de l’activité sexuelle. Les pics et les creux hormonaux tout au long du cycle menstruel peuvent également augmenter la sensibilité et les réponses émotionnelles à l’intimité. La grossesse et la ménopause peuvent également créer une plus grande probabilité de souffrir de DPC. Chez la femme, ce trouble a parfois été associé à une détresse psychologique ou à un traumatisme d’abus sexuel dans le passé.
Pour traiter la DPC, il est essentiel d’aborder les causes sous-jacentes du problème. Pour certains, cela peut signifier travailler avec un thérapeute pour explorer des problèmes émotionnels ou psychologiques. Pour d’autres, cela peut signifier prendre des mesures pour améliorer leur relation sexuelle avec leur partenaire, comme communiquer plus clairement ou explorer de nouvelles activités sexuelles.
Les remèdes naturels peuvent également aider à atténuer les symptômes de la DPC. Les huiles essentielles, comme la lavande et la camomille, peuvent aider à réduire l’anxiété et à favoriser la détente. Des techniques de respiration profonde et de méditation peuvent également aider à calmer le système nerveux et à réduire l’anxiété.
Si vous souffrez de DPC, il est important de ne pas vous blâmer ou de vous sentir coupable. Il s’agit d’un problème courant qui peut être traité avec succès.