Les fêtes de fin d’année : une période source de tensions pour certains couples

Selon la thérapeute Aurore Berbudeau, de nombreux couples traversent une crise ou entament une thérapie juste après les fêtes. La fin d’année n’est pas toujours synonyme de calme et de sérénité, mais peut au contraire accentuer les crispations et les disputes latentes.

Les fêtes, un facteur de pression

Les fêtes, souvent idéalisées, concentrent en réalité une grande partie des tensions conjugales. Aurore Berbudeau explique que ces moments rassemblent tout ce qui met un couple sous pression : le manque de temps, les attentes de la famille, les contraintes financières, ou encore les attentes symboliques liées à cette période.

Les fragilités déjà présentes dans le couple deviennent alors plus visibles et plus difficiles à ignorer. La spécialiste souligne que ce n’est pas cette période qui crée les difficultés, mais qu’elle les rend simplement plus apparentes. Beaucoup de couples vivent ces fêtes comme un révélateur des problèmes non résolus.

Un contexte propice aux déséquilibres

Les déséquilibres du quotidien s’accentuent pendant cette période. Qui organise, qui fait des concessions, qui réprime ses frustrations pour éviter une dispute ?

Selon Aurore Berbudeau, ce sont majoritairement les femmes qui prennent en charge l’organisation. Noël agit alors comme un miroir des non-dits et des attentes affectives fortes. Derrière les repas et rencontres familiales, des pressions sur le plan émotionnel remontent à la surface.

L’effet « sapin de Noël » : simplifier pour mieux préserver

Dans ce contexte, vouloir en faire toujours plus peut devenir contre-productif. La thérapeute évoque le concept d’« effet sapin de Noël », développé par le journaliste américain David Epstein et popularisé par le professeur Gary W. Lewandowski. Il consiste à appliquer à la relation amoureuse la règle du « moins, c’est plus ».

Ce concept compare la relation à un sapin de Noël : trop décoré, il perd en harmonie. En voulant masquer ses imperfections avec toujours plus de guirlandes et de lumières, on finit par l’alourdir. La même logique s’applique aux relations : un excès d’attentes, d’efforts ou de règles implicites peut étouffer le lien.

Selon un article de Psychology Today, simplifier la relation en retirant le superflu — obligations inutiles, normes irréalistes, pressions de « bien faire » — permet de privilégier ce qui compte vraiment : la connexion, la présence et l’authenticité.

Adopter une approche plus sereine pour les fêtes

Pour vivre des fêtes sans tension, la clé est souvent de savoir dire « non ». Il s’agit de décliner certaines invitations, de laisser de côté des traditions épuisantes ou des habitudes qui ne font plus sens, non par égoïsme, mais pour préserver l’énergie du couple.

Sortir du mythe du « Noël idéal » permet de créer des fêtes plus en accord avec sa réalité. Cela passe par l’acceptation de certaines relations plus tendues, la fixation de limites dans le temps ou le contexte, afin de pouvoir ensuite profiter de moments à deux.

Une stratégie de préservation

Faire moins ne signifie pas abandonner ou renoncer. Selon Aurore Berbudeau, cela permet plutôt de gagner en présence réelle. Moins d’événements et d’obligations laissent davantage de place pour se soutenir mutuellement et respirer ensemble.

Simplifier les fêtes apparaît comme une démarche concrète pour protéger la solidité du couple. En se concentrant sur ce qui fait réellement du bien, il est conseillé de discuter de ses attentes et de ses envies, et de réfléchir à ce qui est important cette année.

Parfois, il suffit simplement de reconnaître que ce n’est pas forcément nécessaire d’avoir un Noël sur trois jours sans moment pour soi. L’essentiel est de retrouver la simplicité et la sincérité dans ces moments de partage.