Comment surmonter la peur du vieillissement de ses parents
Le vieillissement des parents : une source d’angoisse pour beaucoup d’adultes
La peur du vieillissement de ses parents concerne souvent les personnes âgées de 40 à 65 ans. Au fil du temps, on ne voit pas toujours passer les années, jusqu’au jour où l’on remarque les rides ou les signes de fragilité chez nos proches. Cette étape peut provoquer une grande angoisse, surtout lorsqu’il s’agit de la mère, que l’on a toujours perçue comme une figure invincible.
Un regard rassurant sur le vieillissement
Le Dr Bruno Oquendo, gériatre et auteur du livre « Mes parents vieillissent », explique qu’il faut envisager le vieillissement comme un processus naturel et non comme une déchéance. Il insiste sur le fait que la perte d’autonomie n’est pas une fatalité et qu’il n’est pas nécessaire de faire le deuil de l’image de nos parents tant qu’aucun signe de fragilité n’apparaît. La clé est de prendre conscience que cette figure qui semble éternelle ne le sera peut-être plus un jour, et de profiter de chaque moment tant qu’il est encore possible.
Réinventer la relation avec ses proches
Pour mieux accepter cette étape, le spécialiste recommande de repenser la relation avec ses parents. Il voit le vieillissement comme un continuum, pas comme une chute. Au fil du temps, il est naturel que les relations évoluent. Il suggère de passer plus de temps ensemble, de s’intéresser à leur histoire ou de partager des activités. L’idée est de créer de nouveaux rituels familiaux, comme des repas ou des moments de découverte en commun.
Faire face à la perte d’autonomie ou à la maladie
Lorsque la santé de ses parents se dégrade ou qu’une maladie chronique apparaît, il faut accepter la réalité. Le terme « deuil de l’objet idéalisé » est souvent utilisé : il s’agit de reconnaître que notre proche vieillit et a ses limites. Parler, écrire ou consulter un professionnel peut aider à gérer cette prise de conscience, surtout si des sentiments de culpabilité ou de colère surgissent.
Le Dr Oquendo évoque également le concept de « deuil blanc », qui survient avec les maladies neurocognitives comme Alzheimer. Le proche reste physiquement là, mais la personne qu’on connaissait change ou disparaît. Les aidants vivent alors un « chagrin ambigu » : la personne est en vie, mais la relation a changé ou n’existe plus comme avant.
Gérer l’anxiété et anticiper l’avenir
Pour faire face à la peur de la perte, il est important de s’entourer : amis, psychologues ou groupes d’aidants. Le Dr Oquendo conseille aussi de planifier, de poser des questions sur les choix possibles (succession, hébergement, etc.) pour se sentir plus acteur de la situation plutôt que spectateur.
Adopter la bonne posture face à la réticence des parents
Il arrive que certains parents refusent l’aide, en minimisant leurs difficultés. Le gériatre recommande alors d’adopter une posture de « partenaire » plutôt que de « parent inversé ». Il faut éviter le conflit direct et privilégier une approche basée sur la confiance. Poser des questions ouvertes, reformuler leurs besoins et fixer un objectif commun (par exemple, aller voir les petits-enfants) facilite la collaboration. Faire intervenir un professionnel de santé peut également améliorer la communication et faire passer le message plus efficacement.


