Voici le signe d’un amour non réciproque, beaucoup refusent d’y croire et pourtant…
Avec le temps, cette dynamique peut devenir toxique, selon les thérapeutes de couple.
C’est l’un des grands pièges affectifs dans lesquels beaucoup tombent, parfois sans même s’en rendre compte tout de suite : aimer seul·e. Espérer, attendre, relancer, donner, encore et encore… alors que l’autre reste distant, vague, peu investi. Pour Virginie Clarenc, thérapeute conjugal et sexologue, ce scénario a un nom : l’amour non réciproque.
Aimer, ce n’est pas courir après quelqu’un, ni se battre pour exister dans le regard de l’autre. « C’est être deux à se choisir. Deux à se rejoindre, à s’écouter, à s’engager avec sincérité, » rappelle Virginie Clarenc. Dans un lien amoureux réciproque, il y a une circulation de la tendresse, de l’attention, du désir d’être ensemble. Cela ne signifie pas que tout doit être parfaitement symétrique ou constant. Mais quand l’un donne tout pendant que l’autre garde ses distances, quand l’un se montre vulnérable et que l’autre reste opaque, il est légitime de s’interroger. « Ce n’est pas parce qu’on aime que l’autre est obligé d’aimer en retour. Mais on a le droit de reconnaître quand une relation ne nous nourrit pas, » souligne la thérapeute.
Contrairement aux disputes ou aux ruptures ouvertes, l’amour non réciproque se vit souvent dans le flou, dans une forme d’ambiguïté douloureuse. Le principale signe d’alerte « c’est quand on sent que l’on est seul·e à porter la relation. On propose, on relance, on tente de maintenir le lien, mais l’autre ne suit pas, » explique Virginie Clarenc. Il ne s’agit pas simplement de compter qui en fait le plus, mais d’observer l’équilibre émotionnel du lien : est-ce que chacun s’engage, à sa manière ? Ou est-ce que l’un s’essouffle pendant que l’autre reste en retrait ? Avec le temps, cette dynamique peut devenir toxique. « On finit par douter de sa propre valeur, par croire que l’on n’est pas assez ou qu’on aime mal » ajoute la sexologue. Et souvent, on se raccroche à l’espoir : on se persuade que l’autre a besoin de temps, qu’il ou elle finira par changer, par s’engager, par aimer en retour. Mais ce moment n’arrive pas. Et plus on attend, plus on s’abîme.
Source : Journal des femmes