« J’ai fait l’amour dans des lieux (interdits) que vous n’imaginez même pas »

Anaïs, 31 ans, a fait l’amour dans un tas de lieux différents. Elle aime l’interdit, le changement, les jeux de séduction… Son but ce n’est pas l’orgasme mais le désir et l’excitation de ces moments…

J’ai fait l’amour pour la première fois sous la douche et le robinet s’est décroché. Une expérience rocambolesque qui m’étonne encore quand j’y repense. J’avais une énorme confiance en mon partenaire de l’époque. Nous étions ensemble depuis six mois, il était expérimenté et savait me rassurer. Notre histoire n’a pas duré très longtemps, mais le sexe avec lui m’a donné envie d’explorer mon plaisir. J’ai compris que ça passait par la fantaisie. Nous faisions l’amour dans toutes les pièces de son appartement. Après cette relation, je voulais que ce sentiment perdure, je voulais que le sexe continue de m’animer. J’ai appris à ses côtés que mon désir montait plus vite quand nous faisions des choses originales. J’aimais que le décor change, que le cadre ne soit pas le même entre le jeudi et le vendredi.

« C’est un élan, on monte très vite, puis on redescend aussitôt »

J’ai ensuite rencontré Paul avec qui je suis restée six ans. Ensemble, nous avons fait l’amour dans un tas de lieux complètement dingues. Mon plus grand souvenir, c’est un donjon. Nous visitions les châteaux de la Loire. Nous nous étions incrustés dans une visite guidée jusqu’à apercevoir un escalier en colimaçon. Nous l’avons grimpé et nous nous sommes enfermés dans une tour. Nous nous sommes dépêchés de faire l’amour. Ce type de rapport sexuel ne dure jamais longtemps, ce n’est pas ce que l’on veut. L’excitation est de toute façon trop forte pour que l’on puisse s’éterniser. C’est un élan, on monte très vite, puis on redescend aussitôt. Les cheveux en vrac et le sourire aux lèvres, on rejoint le reste du monde en planant. J’adore cette sensation.

Un soir, on a fait l’amour chez lui, en l’absence de ses colocataires. On savait qu’ils pouvaient rentrer d’un moment à l’autre, ce qui donnait à notre étreinte davantage de piment. Il y a comme de l’empressement à ne pas se faire surprendre, une hâte dans le ventre, un besoin de se dévorer très vite. L’idée de se mettre en danger est agréable, pour autant on ne veut pas être pris en flagrant délit. Cette fois-là, ses coloc sont rentrés, mais nous ne les avons pas entendus, nous étions dans la cuisine. Le lendemain, on a eu droit à quelques regards en coin. Tant qu’il n’y a aucune remarque désobligeante, je m’en fiche. C’est même sympa, un petit clin d’œil. Ça renforce l’idée selon laquelle nous avons gentiment flirté avec les limites.

« Le lit, aussi classique puisse-t-il paraître, m’a toujours plu »

Il y a aussi eu les toilettes du train. Avec le va-et-vient des rails, c’est pas mal du tout. Car en plus du petit jeu de regards qui précède, de la notion d’interdit, il y a le contexte et son effet immédiat sur notre plaisir. J’ai toujours voulu lire le désir dans les yeux de mon partenaire. Paul aimait le caractère provoquant des relations interdites et moi ça m’excitait en un rien de temps. Tout se passe en une fraction de seconde. Un clignement de cil, et voilà que l’émotion nous envahit, le besoin de faire l’amour devient urgent. On ne s’ennuyait jamais. Et même pas dans un lit. Parce que le lit, aussi classique puisse-t-il paraître, m’a toujours plu. Ce n’est pas parce que j’aime faire l’amour partout que je fuis le matelas. Au contraire, à force de s’abandonner dans des lieux improbables, le lit apparaît comme un véritable cocon, très confortable, très douillet, pour des rapports plus longs, avec une fusion plus amoureuse, moins bestiale. Ce qui m’importe, c’est de varier, parce que ça réveille en moi des sensations très fortes, à chaque fois nouvelles.

« Je ne suis pas du tout dans une démarche de voyeurisme »

Avec Paul, nous avons également fait l’amour dans la salle de bains d’une amie, en soirée. Entendre le bruit de la fête en fond tandis qu’on se fait plaisir, c’est fou. Lors d’une autre soirée à laquelle on s’ennuyait, on a quitté l’appartement pour monter au cinquième et dernier étage. Nous nous sommes sautés dessus sur le palier. Et on s’est fait surprendre par la voisine. Elle nous a dit : « Il y a des endroits pour ces choses-là ! » On était un peu honteux. On s’est aussi fait surprendre une après-midi dans un jardin sans clôture. On squattait un bout de terre en pleine campagne, durant un week-end chez des amis de Paul. Nous étions sur notre parcelle d’herbe et la propriétaire de la maison nous a vus. Nous sommes partis tout de suite. Je me sens mal quand on me surprend. Je ne suis pas du tout dans une démarche de voyeurisme.

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Source : Journal des femmes