Il lui avait préparé la plus belle des demandes en mariage mais elle ne s’est pas passée comme prévu…
Nous étions en Italie, en vacances, comme chaque été depuis presque 10 ans. C’était notre rituel de couple, notre façon à nous de nous retrouver, de recréer un peu de magie loin du quotidien. Dix ans d’histoire, de souvenirs, de projets à deux. Aux yeux de tous, nous étions le couple solide, celui qui allait forcément se marier un jour. Et ce soir-là, tout semblait parfait. Le décor de rêve, la lumière dorée du soir, l’air tiède qui sentait les vacances, et lui, plus amoureux que jamais. Quand je l’ai vu poser un genou à terre, mon cœur a chaviré. Mon souffle s’est coupé, mon corps s’est figé. Lui me regardait avec tout l’amour et toute la confiance du monde. Il croyait en nous. Il croyait en ce moment. Il croyait que j’attendais ça depuis toujours. J’imagine encore ce qu’il devait me dire, des mots doux, des promesses d’avenir… Sauf que pour moi, ce n’était pas possible.
Pendant des années, je l’ai vu comme l’homme de ma vie. Il était tout pour moi, mon évidence, ma sécurité. Nous avions grandi ensemble, traversé des étapes importantes, bâti une vie commune. Il était stable, fiable, rassurant. Tout ce qu’on attend d’un compagnon de vie, finalement. Je me suis accrochée à cette vie avec lui, je me suis convaincue qu’il était normal de voir la passion s’effriter, les sentiments changer à mesure que le temps passait. Je me suis dit que l’amour, c’était une habitude partagée. J’ai fermé les yeux sur mes doutes, sur la lassitude qui s’installait… Peut-être qu’au fond, comme beaucoup de couples ensemble depuis des années, on avait fini par confondre confort et amour. Habitude et passion. Sécurité et bonheur. Jusqu’à ce moment où il m’a demandée en mariage. Je suis me suis figée, incapable de faire semblant, de jouer le rôle attendu. Le silence s’est étiré, pesant, insupportable. J’ai vu son sourire se crisper. Il attendait, il espérait. Puis j’ai enfin ouvert la bouche et les mots sont sortis, presque sans que je les contrôle.
Un « non » franc et froid. J’ai lu le choc sur son visage. Il a refermé la boîte lentement, comme s’il voulait effacer ce moment, revenir en arrière, trouver une explication. A ce moment-là, je ne savais pas où me mettre. Mais je savais, en disant non, que mon instinct avait vu juste. Le retour à l’hôtel s’est fait dans un silence glacial. Il marchait devant moi, raide, la mâchoire serrée. Et moi, je me répétais en boucle ce que je ne voulais pas voir depuis des mois : je ne voulais pas l’épouser parce que je ne l’aimais plus. De retour dans la chambre, il s’est assis sur le lit, la tête basse. J’aurais voulu dire quelque chose, mais aucun mot ne me semblait juste. Tout ce que je pouvais lui offrir, c’était une vérité douloureuse, une évidence que je n’avais plus la force d’ignorer. J’ai pris une grande inspiration et je lui ai dit que je ne pouvais plus continuer comme ça. Il a levé les yeux vers moi, cherchant à comprendre, à trouver un sens à ce qu’il venait d’entendre. Mais il n’y avait pas de logique. Il n’y avait que la fin d’une histoire que nous avions cru éternellement.
Source : Journal des femmes