À l’approche de Noël, la tradition des étrennes reste très présente en France. Ces petits cadeaux ou dons d’argent, souvent remis à des personnes comme le facteur, le gardien d’immeuble ou la femme de ménage, sont une façon de remercier pour les services rendus tout au long de l’année.

Les souvenirs d’un ancien facteur

Michel, qui a travaillé comme facteur pendant 20 ans, raconte ses souvenirs de cette période. Il parcourait à vélo un secteur d’une ville en proche banlieue parisienne, entre les années 1980 et le début des années 2000. Il avait jusqu’à 400 adresses à distribuer dans son périmètre. Lors des distributions de fin d’année, il repartait avec des calendriers, souvent ornés d’images de petits chats ou de chiots, pour aller les offrir aux habitants en frappant à leur porte.

Bien que cette pratique ne soit pas encadrée par la loi, les facteurs sont généralement autorisés à entrer dans les immeubles par les copropriétés. À l’inverse, les pompiers doivent demander une autorisation spécifique, et les éboueurs sont souvent interdits d’entrer dans les immeubles dans certaines villes comme Paris ou Lyon.

Selon Michel, il recevait en moyenne une vingtaine d’étrennes par an. Certains donnaient quelques euros, d’autres plus généreusement. Il se souvient avoir pu acheter une chaîne Hi-Fi grâce à ces dons, preuve que la générosité pouvait aller au-delà de quelques pièces.

Une tradition toujours d’actualité

De nos jours, si le gardien d’immeuble reste généralement celui qui reçoit le plus d’argent, les facteurs aussi tirent leur épingle du jeu. Selon BFMTV, chaque année, ils distribuent entre 8 et 10 millions de calendriers, générant une manne financière estimée à près de 100 millions d’euros. Chaque facteur reçoit entre 5 et 10 euros par habitant rencontré lors de la distribution.

Il faut noter que ces étrennes ne sont pas déductibles des impôts, contrairement à des dons faits à des associations. Elles restent donc un simple geste de gratitude pour les services rendus au cours de l’année.