Retour sur le 13 novembre : une victime témoigne de ses séquelles psychologiques

Dix ans après les attentats de novembre 2015 à Paris, Laurent Delahousse a rencontré deux témoins dont la vie a été profondément bouleversée par cette nuit tragique.

Parmi eux, Sophie, présente lors du concert au Bataclan, a survécu. Elle a depuis choisi de changer de vie en devenant psychologue, afin d’aider aujourd’hui des victimes de traumatismes.

Souvenirs et traumatismes liés au Bataclan

Sophie raconte ses premières heures après l’attaque : elle explique qu’elle ne se rendait pas compte qu’elle était blessée à ce moment-là. Ce n’est qu’aux heures suivantes, sous la douche, qu’elle a vu du sang continuer à couler, ce qui a été difficile à vivre.

Quelques jours plus tard, elle est retournée devant le Bataclan, où un parterre de fleurs a ravivé ses souvenirs. Elle évoque une forme d’amnésie : un flash noir, des images de corps couchés, même si ce n’était que des fleurs ou des roses. La couleur rouge lui rappelait le sang versé ce soir-là.

Les premières nuits ont été très difficiles. Sophie raconte avoir été survolée par le stress, avec des cauchemars étranges, comme celui d’être attaquée par Bambi. Elle a également été très vigilante, la moindre gêne, comme le bruit du métro, la stressait énormément.

Le parcours de résilience après la tragédie

Sophie partage son sentiment face aux terroristes : elle explique qu’elle voulait leur faire face, les regarder dans les yeux, pour leur montrer qu’elle était encore là, après avoir tenté de s’enfuir.

Dans le cadre du programme Remember, elle suit régulièrement des analyses pour mesurer l’impact de son traumatisme. Elle se rend deux fois par an à Caen, où elle passe différents tests, notamment des examens en scanners et IRM, pour suivre son état psychologique.