Plus de 50 ans : 1 femme sur 3 en grande précarité en France
Une situation préoccupante pour les femmes de plus de 50 ans en France
En France, une femme sur trois de plus de 50 ans se trouve sans emploi, sans ressources et sans droit à la retraite. Ces femmes, souvent trop jeunes pour bénéficier d’une pension, mais trop âgées pour convaincre les employeurs, vivent dans une grande précarité. Elles restent invisibles dans les politiques publiques, ce qui aggrave leur situation et limite leurs perspectives.
Une précarité qui ne cesse de s’aggraver
Les données de l’Insee et du ministère du Travail montrent qu’environ 21 % des personnes âgées de 55 à 61 ans sont sans emploi ni retraite. Parmi elles, les femmes sont particulièrement touchées. Ce phénomène révèle des failles dans le système, avec des parcours professionnels souvent interrompus, des droits fragmentés, et une exclusion progressive du marché du travail.
Les obstacles à l’emploi après 50 ans
Les difficultés de recrutement
Après 50 ans, les femmes rencontrent de nombreux freins pour retrouver un emploi. Les employeurs privilégient généralement les profils plus jeunes, perçus comme plus dynamiques ou moins coûteux. Par ailleurs, leurs compétences peuvent être jugées obsolètes, faute de formations continues. Cette discrimination, doublée des inégalités de genre, crée un double plafond de verre difficile à franchir.
Une carrière marquée par des interruptions
Les parcours professionnels des femmes sont souvent morcelés par des pauses, comme les congés parentaux ou des temps partiels subis. Ces ruptures, bien que nécessaires socialement, ne sont pas suffisamment prises en compte dans le calcul des droits à la retraite. À 50 ans, beaucoup n’ont pas accumulé assez de trimestres pour bénéficier d’une pension ou envisager une reconversion.
Une invisibilité dans les politiques publiques
Malgré leur nombre croissant, les femmes « ni en emploi, ni en retraite » restent peu soutenues par les dispositifs d’aide à l’emploi. Les programmes ciblent principalement les jeunes ou les demandeurs d’emploi de longue durée, sans distinction d’âge ou de genre. Les actions de formation ou de reconversion ne tiennent pas toujours compte des profils seniors, accentuant leur isolement.
Des trajectoires précaires et des solutions à renforcer
Le retour au foyer comme ultime recours
Face à l’absence de revenus, certaines femmes sont contraintes de retourner vivre chez leurs parents ou leurs enfants. Ce repli familial, vécu comme une défaite, traduit une urgence sociale. Il souligne aussi le manque de logements adaptés et de dispositifs de soutien. Pour Annie, 53 ans, cette situation est perçue comme un échec personnel, mais elle résulte d’un problème collectif.
Adapter les dispositifs aux réalités féminines
Pour améliorer leur situation, il est crucial de repenser les aides existantes. La formation continue doit être accessible aux femmes de plus de 50 ans, avec des formats flexibles et adaptés. Les dispositifs d’aide à l’emploi devraient prendre en compte l’âge et le genre, afin de favoriser leur réinsertion. Le calcul des droits à la retraite doit aussi mieux intégrer les carrières morcelées, les congés familiaux et les temps partiels.
Une mobilisation politique indispensable
Le ministère du Travail a lancé une réflexion sur l’emploi des plus de 50 ans, notamment lors d’un colloque en avril 2025. Cependant, il est essentiel d’étendre cette mobilisation aux femmes « ni en emploi, ni en retraite ». Des mesures ciblées, des campagnes de sensibilisation et une reconnaissance institutionnelle sont nécessaires pour valoriser leur parcours et leur offrir de nouvelles perspectives.
								

