Une enfant de 9 ans obtient son baccalauréat en France un record inédit

Une première en France : une enfant de 9 ans a obtenu son baccalauréat. Elle a passé la spécialité mathématiques et physique-chimie dans l’académie de Paris, en candidate libre. Cet exploit inédit dépasse largement l’âge du plus jeune bachelier français connu jusqu’à présent, qui avait 11 ans et 11 mois en 1989.

Originaire de l’île de Grenade, dans les Caraïbes, cette fillette aurait suivi une formation avec l’organisme ISOSET. Celui-ci, spécialisé dans les métiers de l’informatique, revendique une méthode d’apprentissage spécifique qui aurait permis cette réussite exceptionnelle.

Des diplômes records

Selon un communiqué publié par ISOSET, l’enfant a été scolarisée dans une école internationale à Dubaï, où elle est suivie depuis ses six ans. La méthode utilisée, appelée Aleph, a été élaborée par l’organisme. ISOSET affirme qu’elle a déjà permis à d’autres jeunes d’obtenir des diplômes précoces, comme un baccalauréat à 12 ans ou un master à 14 ans. Certains de ses étudiants ont aussi décroché un doctorat à 17 ans.

Les élèves d’ISOSET sont, selon l’organisme, tous des personnes ayant un quotient intellectuel dans la norme, et non pas des enfants “précoces”. D’ailleurs, pour que la fillette de 9 ans puisse suivre ce programme, elle devait rester avec des enfants de son âge et être suivie par un pédopsychiatre, explique Hugo Sbai, responsable de l’organisme.

Un dispositif pour « apprendre des notions plus vite »

La méthode Aleph repose sur un apprentissage accéléré destiné aux enfants de 2 à 15 ans. Elle vise à aborder certaines notions plus rapidement et à supprimer les redondances dans le cursus scolaire traditionnel. Pour cela, un test de QI est effectué afin de s’assurer que l’enfant est dans la norme.

Le but est de montrer que tout le monde peut apprendre plus vite, affirme Hugo Sbai. La fillette était accompagnée de professeurs particuliers qui ont observé à quelle vitesse elle assimilait les connaissances. Ils passaient à la notion suivante sans se limiter à son âge.

ISOSET précise que, parallèlement à ses études, l’enfant vit son âge normalement. La formation a pour objectif principal de faire gagner des années aux jeunes pour terminer leurs études plus tôt. Cela pourrait permettre de faire face à certains enjeux sociaux et économiques, comme la retraite ou le financement de longues études.

Le service public, lui, reste sceptique. Selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du SNES-FSU, cette méthode s’éloigne de l’intérêt de l’enfant. Elle critique notamment la volonté d’aller plus vite au détriment de l’équilibre humain et de la socialisation des jeunes.

Une quête à la performance ?

La méthode Aleph en est encore à ses débuts, qualifiée d’expérimentale par ISOSET. L’objectif est de généraliser cette approche pour permettre aux jeunes d’obtenir leur baccalauréat vers l’âge de 15 ans.

Les critiques pointent un risque : certains estiment que cette démarche cherche avant tout la performance ou sert de coup de pub. Ils doutent que cette méthode respecte vraiment le rythme naturel d’apprentissage de chaque enfant.

Sophie Vénétitay souligne que des personnes qui ne sont pas spécialistes de l’éducation dirigent ces initiatives. Elle considère que cela peut nuire au développement global des enfants, notamment leur capacité à socialiser et à s’épanouir pleinement.

Une approche contestée

Hugo Sbai, âgé de 25 ans, défend la méthode Aleph, qu’il considère comme une façon d’aborder plus rapidement certaines notions tout en évitant les répétitions. Après avoir obtenu deux masters à 16 ans, un doctorat à 17 ans, puis un autre à 21 ans, il est devenu avocat.

Les principaux acteurs de cette démarche insistent sur le fait qu’ils souhaitent simplement permettre à certains enfants d’accélérer leur apprentissage, tout en continuant à vivre leur âge normalement. Toutefois, de nombreux experts restent méfiants face à cette course à la performance.