Home Beauté Qu’est-ce que le « Januhairy », ce défi qui secoue les normes de beauté

Qu’est-ce que le « Januhairy », ce défi qui secoue les normes de beauté

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L’essor du « Januhairy » sur TikTok

Le mois de janvier est devenu bien plus qu’une période pour des résolutions classiques comme le « dry January » ou le « veganuary ». Une nouvelle tendance, le « Januhairy », encourage les femmes à ne pas s’épiler pendant les 31 jours du premier mois de l’année. Lancé sur TikTok par Laura Jackson, une étudiante anglaise en art dramatique, ce défi accumule des millions de vues, incitant à repenser le rapport des femmes à leur corps et à leur choix de s’épiler ou non.

Témoignages de Savoyardes adeptes du « Januhairy »

Magalie : Redéfinir les critères de beauté

Dans la région de la Chartreuse, Magalie, quadragénaire et mère de deux enfants, a choisi de laisser ses poils pousser. Fatiguée des souffrances liées à l’épilation classique, elle explique : « Avant, j’ai tout essayé, le rasoir, la cire, mais ça fait mal, ça fait des boutons, des cloques. Je me suis blessée et j’ai fini par me poser la question : pourquoi m’infliger toutes ces souffrances ? »

Magalie préfère affronter des réflexions désagréables sur ses poils que de souffrir constamment. « Ce que pensent les gens, c’est leur problème. Mon problème, c’est d’être en accord avec moi-même, c’est bien plus agréable. »

Manina : Vivre sans compromis

Une autre habitante du même village, Manina, partage la même philosophie. Mère de deux enfants, elle assume pleinement ses poils et remet en question les normes imposées : « Je suis une femme, et une femme ça a des poils. Pourquoi devrions-nous nous faire mal pour les enlever, pour faire plaisir à qui ? »

Depuis qu’elle a arrêté de s’épiler, Manina note une charge mentale en moins. Elle consacre ce temps autrefois dédié à l’épilation à des activités qui lui tiennent à cœur, comme lire un livre ou cuisiner.

Des avis partagés parmi les jeunes

Toutefois, le « Januhairy » ne fait pas l’unanimité, en particulier parmi les jeunes. Noéline, une lycéenne de 15 ans, considère inconcevable de ne pas s’épiler : « Tu es une fille, tu t’épiles, c’est normal. » Certains de ses camarades partagent cette vision et expriment leur dégoût envers les poils non épilés.

Épilation : Une construction sociale contraignante

Analyse sociologique

La sociologue Miléna Younes-Linhart, travaillant sur le rôle social de l’épilation depuis près de dix ans, souligne que l’épilation est une construction sociale. Elle perpétue l’ordre social du genre, imposant des corps sans poils pour les femmes et poilus pour les hommes.

Pour Younes-Linhart, la critique de ces normes en laissant pousser ses poils est un acte fort, bien que complexe. Elle souligne que les goûts et les désirs sont construits socialement, et certaines femmes finissent par aimer leurs poils au fil du temps.

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