L’impact de la pornographie sur les attitudes et les comportements sexuels inquiète de plus en plus. Alors qu’un projet de loi numérique est présenté à l’Assemblée pour protéger les mineurs de l’accès à des sites pornographiques, une enquête de l’IFOP met en lumière comment la pornographie peut contribuer à des comportements problématiques. L’enquête révèle que l’imaginaire sexuel de nombreuses personnes est influencé par une vision déformée et violente de la sexualité, en contraste avec les notions de consentement et de plaisir partagé.
1. Consentement bafoué : L’impact de la culture pornographique
L’enquête révèle que les stéréotypes sexistes propagés par la pornographie sont partagés par une majorité de la population masculine, mettant en danger la notion de consentement. Malgré le mouvement #MeToo et le féminisme croissant, 40 % des hommes amateurs de pornographie estiment qu’il est acceptable d’avoir des rapports sexuels avec leur partenaire même s’ils n’en ont pas envie, et 25 % pensent qu’il n’est pas nécessaire de demander l’accord de leur partenaire « dans le feu de l’action. » Cette idée n’est pas exclusive aux hommes, 50 % des femmes rapportent avoir été initiées contre leur gré à des pratiques sexuelles inspirées par la pornographie.
2. Violence et domination banalisées : Persistance des fantasmes destructeurs
La deuxième révélation de l’enquête met en évidence la persistance de la violence envers les femmes dans la pornographie. Les fantasmes de domination sont toujours présents en 2023. Beaucoup d’hommes pensent que « beaucoup de femmes aiment être dominées au lit » (41 %), « beaucoup de femmes prennent du plaisir à avoir mal lors d’un rapport sexuel » (20 %), ou « préfèrent les hommes avec un gros pénis » (33 %), selon l’enquête.
L’étude montre également que les hommes qui consomment de la pornographie de manière intense ou précoce sont plus enclins à adopter des comportements violents lors des rapports sexuels. En effet, 34 % des consommateurs réguliers de pornographie en ligne admettent ne pas avoir toujours respecté le consentement de leurs partenaires pour certaines pratiques sexuelles, contre seulement 10 % des hommes n’accédant jamais à des sites X.
3. Corps et complexes : L’influence négative de la pornographie
La consommation excessive ou précoce de pornographie affecte également la perception du corps. Pour ceux qui visionnent ces contenus, ce qu’ils voient devient une norme. Par exemple, 45 % des hommes initiés précocement à la pornographie estiment qu’il est normal qu’un homme ne pratique pas de cunnilingus si leur partenaire n’est pas entièrement épilée, deux fois plus que la moyenne masculine (22 %). De plus, 44 % des consommateurs hebdomadaires de pornographie en ligne pensent que « les femmes préfèrent les hommes avec un gros pénis. »
4. L’Appel à la prudence : Les effets négatifs de la pornographie en Ligne
À la lumière de ces chiffres, il est urgent de renforcer les mesures de protection pour les sites pornographiques en ligne. La consommation de pornographie en ligne contribue aux violences symboliques, psychologiques et physiques subies par les femmes dans leur vie intime. Les enseignements de cette enquête appellent à une réflexion sur l’éducation, la prévention et l’accès des jeunes à la pornographie, afin de promouvoir des attitudes et des comportements sexuels plus respectueux et consentis.