Des Conséquences Inattendues du Changement Climatique
Le dérèglement climatique, en plus de ses effets bien connus sur la montée du niveau de la mer et la biodiversité, semble avoir un impact inattendu : la hausse des mariages forcés à travers le monde. Une étude menée par des chercheurs de l’Ohio State University entre 1990 et 2022 révèle un lien troublant entre ces deux phénomènes.
L’Étude qui Met en Lumière le Lien Troublant
L’étude, réalisée dans plusieurs pays d’Afrique et d’Asie du Sud, dont l’Éthiopie, l’Inde et le Bangladesh, suggère que les familles, confrontées à la multiplication des catastrophes naturelles provoquées par le changement climatique, cherchent à marier leurs filles de manière précoce. Mais pourquoi cette corrélation ?
Les Catastrophes Naturelles Comme Facteur Déclencheur
Pour faire face aux conséquences dévastatrices de la sécheresse et des inondations, de nombreux villages se trouvent plongés dans une extrême pauvreté. Dans ces circonstances, la perspective d’obtenir une dot (sous forme d’argent ou de bétail) devient une question de survie pour les familles. De plus, le mariage précoce permet de réduire le nombre de bouches à nourrir.
Les Déplacements de Population et la Vulnérabilité des Jeunes Filles
Le réchauffement climatique provoque également des déplacements massifs de populations. Les jeunes filles se retrouvent souvent particulièrement vulnérables dans les camps de réfugiés. Cette situation précaire accroît la pression pour les marier de force.
Des Conséquences Désastreuses
L’augmentation des mariages forcés entraîne des conséquences tragiques pour les jeunes filles. Elles sont exposées à des risques plus élevés de mortalité liés aux grossesses précoces, ainsi qu’à des risques de mutilation génitale, parfois pratiquée de manière obligatoire avant le mariage.
Des Chiffres Alarmants
Dans certaines régions du monde déjà enclines à cette pratique, la fréquence des mariages forcés connaît une nette accélération à cause des catastrophes climatiques. Par exemple, en Éthiopie, les mariages d’enfants ont augmenté en moyenne de 119% dans les zones les plus touchées par la sécheresse entre 2021 et 2022, selon des sources gouvernementales locales citées par l’UNICEF. Des constatations similaires sont observées au Bangladesh, au Pakistan, en Indonésie, au Kenya, en Inde et en Tanzanie, bien que les taux de variation puissent différer.