Le « syndrome du Grand Coquelicot », également connu sous le nom de « Tall Poppy syndrome » en anglais, est un phénomène qui trouve son origine en Océanie, plus précisément en Australie et en Nouvelle-Zélande. Ce syndrome fait référence au traitement réservé aux individus qui se démarquent trop du collectif dans le contexte professionnel. Cependant, il est particulièrement ciblé envers les femmes, constituant ainsi une forme de discrimination basée sur l’ambition et la réussite professionnelle féminine.
Le sort des employés qui se distinguent
Dans la sphère professionnelle, les individus qui excellent par leurs compétences, leur performance, leur investissement ou leur reconnaissance se retrouvent souvent confrontés à ce phénomène. Au lieu d’être admirés, ces employés talentueux et dévoués sont victimes de jalousie de la part de leurs collègues. Cela se traduit par une volonté manifeste de nuire, se traduisant par l’exclusion sociale, les critiques, les rumeurs infondées, les coups bas et les pièges tendus. En somme, toutes les stratégies sont utilisées pour « faucher » ces collaborateurs qui pourraient être couverts de louanges par leurs supérieurs.
Une discrimination à prédominance féminine
Le syndrome du Grand Coquelicot affecte principalement les femmes. Une étude menée par la chercheuse Rumeet Billan a révélé que 87,3 % des femmes interrogées avaient été victimes de ce syndrome. Selon les experts qui se sont penchés sur la question, le syndrome est beaucoup moins courant chez les hommes. Cependant, cette disparité soulève des interrogations quant aux raisons sous-jacentes. En réalité, le syndrome du Grand Coquelicot est une autre manifestation de la discrimination envers les femmes dans le milieu professionnel. Le fait qu’il touche principalement les femmes suggère qu’elles sont davantage blâmées et punies pour leur ambition « trop grande », leur détermination « excessive » et leur réussite professionnelle « exceptionnelle ». L’étude mentionnée précédemment révèle également que le deuxième motif incitant les individus à perpétuer ce syndrome est le « sexisme/stéréotypes de genre » (68,6 %).
Les effets dévastateurs sur la carrière des femmes
Les femmes sont déjà désavantagées sur le marché du travail par rapport à leurs homologues masculins. Elles font face à des écarts salariaux considérables (24 % de moins que les hommes pour des postes de responsabilité, de compétences et de qualifications similaires) et éprouvent des difficultés à progresser dans leur carrière. Malheureusement, le syndrome du Grand Coquelicot ne fait qu’accentuer ces inégalités de genre en raison de ses conséquences psychologiques sur les femmes qui en sont victimes. À force de subir ce syndrome, elles finissent par l’intérioriser et développer des stratégies d’auto-sabotage afin de se protéger des conséquences néfastes. Elles réduisent leur visibilité en minimisant leurs succès et en évitant de les partager avec leurs collègues (60,3 %). De plus, elles sont moins enclines à demander des promotions ou à chercher à progresser dans la hiérarchie (48,9 %). Le syndrome du Grand Coquelicot a également un impact négatif sur leur productivité, leur motivation et leur estime de soi, ce qui entrave leur progression professionnelle (59,2 % de désengagement, 64,7 % de baisse d’estime de soi).
J’ai 40 ans de carrière, je suis un homme, je travaille dans l’industrie. Les grilles de salaire sont le mêmes pour tous les monde. J’ai souvent eu des femmes au dessus de moi. Il faut arrêter avec ce fantasme des années soixante.